A Salzbourg, show de l'encyclopédie Villepin

Publié le par rezeid

Invité à un colloque sur l'Europe, le Premier ministre, lyrique, use de citations à la pelle.

Le «poète» est de retour. Invité à Salzbourg (Autriche) pour participer à un colloque sur la crise européenne, Dominique de Villepin a ressorti sa verve des grands jours et a appelé à la rescousse ses plumes favorites. Un vrai festival. Après l'inévitable référence à Mozart, dont la patrie fêtait vendreri le 250e anniversaire de la naissance, il a truffé son propos sur l'Europe de citations évoquant le «continent kidnappé» cher à Milan Kundera ou la patrie selon Musil. Dans la foulée, il a convoqué Hermann Broch, Thomas Bernhard, Elfriede Jelinek, le peintre Klimt, Erasme, George Steiner, Elias Canetti, Stefan Zweig et même Sigmund Freud.

Petit aperçu du discours : «Jorge Semprun m'a souvent parlé de l'importance qu'avait eue pour lui la découverte d'une conférence de Husserl intitulée "La philosophie ou la crise de l'humanité européenne".» Et pour bien montrer qu'il en a sous la crinière, il a fini par ces mots : «Chacun sait que Schubert ne termina pas sa huitième symphonie, que Mozart mourut sans écrire les dernières notes de son Requiem et que Bach ferma les yeux sur les dernières notes d'une fugue sans fin. L'inachèvement n'est pas un échec.» Applaudissements. L'organisateur de la rencontre, qui l'avait présenté comme «celui qui envisage d'être élu président de la République en 2007», n'a pas été déçu.

Au passage, Villepin a quand même trouvé le temps de souhaiter en «revenir aux fondamentaux de l'Europe» après l'échec du référendum. Faisant le constat que l'UE est confrontée à une «crise profonde», il a souligné les risques de l'élargissement. «Aucun corps politique ne peut se construire dans un mouvement d'expansion rapide et continue aux limites incertaines, a-t-il expliqué. Aucun projet politique ne peut vivre sans frontières.» Et de regretter la rapidité de l'élargissement à 25 : «Ma conviction, c'est que nous n'avons peut-être pas suffisamment compris les conséquences de ces choix politiques majeurs [...] Nous devons reconnaître que cet élargissement n'a pas été suffisamment préparé sur le plan politique et économique alors même que nos entreprises et les salariés de nos pays faisaient face à de graves difficultés.»

Après le lyrisme, place à... Madonna. Car, dans l'avion du retour, Dominique de Villepin a tenu à confier qu'il trouve la star, en minishort et bas résille dans son dernier clip, «très en forme pour son âge»... Il a fait part de ses goûts musicaux : Marc Lavoine, Zazie, Renaud, Raphaël, et même Mylène Farmer qu'il jure écouter de temps à autre. Cet auditeur de RFM s'est ainsi présenté en grand amateur de «musique contemporaine» (sic). Pas question pour le «poète» de Matignon de laisser à Sarkozy le monopole de la culture grand public...

source: www.liberation.fr

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