Villepin marque des points mais n'a pas encore partie gagnée sur le CPE

Publié le par rezeid

Fort d'une mobilisation modeste de la rue et d'une victoire parlementaire, Dominique de Villepin a franchi avec succès plusieurs obstacles sur la route du CPE mais n'a pas encore gagné la partie, les opposants à ce contrat controversé n'entendant pas rendre les armes.Visiblement serein sur la suite des événements, le Premier ministre a profité vendredi d'un déplacement à Toulon pour s'offrir un bain de foule quasi électoral et distiller quelques petites phrases dans lesquelles on pouvait percevoir des ambitions pour 2007.

 

Il a ainsi vanté "les mérites de l'unité, du rassemblement et de l'action", "les clés qui vont nous permettre au cours des prochaines semaines, des prochains mois, des prochaines années de donner le meilleur de nous-mêmes".

Avant de lancer, comme en direction de son rival potentiel Nicolas Sarkozy: "rien n'est gagné, aucune place n'est réservée, tout est à conquérir".

 

Avec 220.000 à 400.000 manifestants à travers la France, les défilés de mardi contre le Contrat première embauche (CPE), organisées à l'appel de la gauche, des syndicats et des organisations étudiantes, n'ont pas fait le plein.

 

Et malgré la guérilla engagée par la gauche à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a réussi à faire adopter plus vite que prévu l'amendement instituant le CPE, avant de dégainer jeudi l'article 49.3 de la Constitution pour éviter que le débat sur le reste du projet de loi Egalité des chances ne s'éternise davantage.

 

Ce faisant, après avoir court-circuité les syndicats en annonçant mi-janvier la création de ce nouveau contrat de travail réservé aux moins de 26 ans et assorti d'une période probatoire de deux ans, il a pris le risque de donner l'impression d'un passage en force au Parlement, comme n'a pas manqué de l'en accuser l'opposition.

 

M. de Villepin a justifié le recours à cette arme constitutionnelle --une première depuis son arrivée à Matignon, même s'il a déjà fait appel à une autre procédure expéditive, les ordonnances-- au nom de "l'urgence" face au chômage des jeunes et pour contrer "l'obstruction systématique" de la gauche.

 

Il n'était "pas question de demander à nos compatriotes d'attendre plus longtemps", a-t-il martelé à Toulon.

 

Mais il lui reste à convaincre une opinion qui, à en croire les récents sondages, se montre sceptique sur le CPE. "Le CPE est une mèche lente, le gouvernement devrait faire attention", a averti Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée.

 

La gauche, jusqu'ici plutôt à la peine, a réussi à retrouver une certaine unité à la faveur de ce chiffon rouge fédérateur et annoncé une "mobilisation unitaire".

 

En réponse au 49.3, elle défendra une motion de censure après les vacances parlementaires, qui n'a aucune chance d'être adoptée mais qui lui servira de prétexte pour dénoncer la politique économique et sociale du gouvernement.

 

Syndicats et étudiants ont eux décidé une nouvelle mobilisation nationale le 7 mars.

 

Politiquement, la bataille du CPE s'inscrit, chez le Premier ministre, dans sa volonté de gagner ses galons de présidentiable et de marquer des points vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. En faisant montre de fermeté, il espère grignoter peu à peu l'avance dont dispose le président de l'UMP.

 

Et s'il risque, à l'inverse, de braquer un certain électorat de gauche jusqu'alors plutôt bienveillant, M. de Villepin semble faire le pari, à 15 mois des échéances de 2007, qu'une accélération de la baisse du chômage fera oublier les conditions dans lesquelles il a imposé le CPE.

source: www.yahoo.fr

Publié dans Présidentielles2007

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