Une allocation de rentrée universitaire pour favoriser l'égalité des chances

Publié le par rezeid

Le premier ministre devrait annoncer demain le versement d'une prime d'un montant de 200 euros pour les étudiants boursiers quittant le foyer familial.

 
C'EST le premier geste du gouvernement décidé à relancer le pouvoir d'achat des ménages. C'est aussi un signal envoyé à la jeunesse après les manifestations étudiantes du printemps. François Goulard, ministre de l'Enseignement supérieur, a annoncé hier aux syndicats étudiants le versement prochain d'une «allocation de rentrée universitaire». Elle atteindra 200 euros, devrait être versée dès le mois de novembre et pourrait concerner environ 100 000 étudiants.
 
Ils recevront ce coup de pouce à deux conditions : ils doivent être étudiants boursiers et louer un logement pour la première fois. Cette mesure ne concernera pas uniquement des étudiants en première année d'université puisque les jeunes quittent leur famille en moyenne entre 21 et 23 ans. Pratiquement, avant de recevoir leur allocation, les étudiants auront dû au préalable réclamer leur première aide au logement, en septembre ou octobre. «Le temps que la mesure soit mise en place et versée par les caisses d'allocations familiales, il faudra sans doute attendre le mois de novembre pour qu'ils reçoivent leurs 200 euros», estime un connaisseur du dossier. Plusieurs dizaines de millions d'euros avaient été provisionnées au budget et doivent donc pouvoir être utilisés cette année pour cette mesure. Au final, la mesure devrait coûter quelque 20 millions d'euros.
 
«C'est une excellente nouvelle», estime Jean-François Martins, le président de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), qui a pris part hier aux discussions sur le sujet avec François Goulard. «L'idée de verser cette allocation aux étudiants qui décohabitent est bonne car ce sont eux qui en ont le plus besoin, qui ont le plus de frais (logement, livres, inscriptions, transports) à débourser.»
 
Classes moyennes modestes
 
Cette allocation universitaire est calquée sur l'allocation de rentrée scolaire, qui concerne trois millions de familles modestes. Ces dernières reçoivent chaque année une somme d'environ 270 euros par enfant. Cette mesure sociale a été étudiée tant à Matignon qu'à l'Élysée après les conflits liés au contrat première embauche (CPE). Elle avait également été suggérée dans un rapport écrit par le député UMP Laurent Wauquiez (nos éditions du 12 juillet 2006).
 
Dans un premier temps, le gouvernement avait envisagé d'étendre cette somme à l'ensemble des boursiers mais aussi à un certain nombre d'étudiants issus des classes moyennes modestes aujourd'hui exclus du système des bourses, soit environ 500 000 personnes. Les étudiants boursiers «échelon zéro» qui bénéficient uniquement d'une exonération des droits d'inscription à l'université pourront néanmoins bénéficier de cette mesure.
 
L'idée d'une allocation de rentrée universitaire, chiffrée à 90 millions d'euros, pour les boursiers était réclamée de longue date par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), principal syndicat étudiant, qui propose depuis des années de créer une allocation de rentrée étudiante (ARE) afin d'apporter une réponse au «problème croissant» du coût «indécent» de la rentrée.

Publié dans Divers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
ou se renseigner pour la prime de 200 euros
Répondre