Rentrée "sereine" pour le gouvernement Villepin
Après trois semaines d'interruption pour cause de trêve estivale, les membres du gouvernement ont rendez-vous jeudi matin à l'Elysée pour le conseil des ministres de rentrée.
L'ambiance est à la "sérénité" et au "rassemblement" de la majorité, selon l'entourage du Premier ministre. "En cette rentrée 2006, l'état d'esprit du gouvernement se traduit par une volonté renouvelée d'agir", déclare Matignon.
Déterminé à "gouverner jusqu'au dernier jour", Dominique de Villepin, "candidat à rien", ne cesse de répéter son souhait de faire de la période allant jusqu'à l'élection présidentielle une année "utile" pour préserver les chances de la majorité de l'emporter au printemps prochain.
Le Premier ministre aborde il est vrai cette dernière rentrée avant les élections de 2007 dans une bien meilleure position qu'au printemps.
La croissance redémarre avec une progression du Produit intérieur brut (PIB) de 1,1% au deuxième trimestre 2006, selon l'INSEE. Le chômage, priorité absolue du Premier ministre depuis 15 mois, continue de baisser, rendant crédible son objectif de le ramener le nombre des demandeurs d'emploi sous la barre des deux millions début 2007.
Sur le plan politique, la guerre du Liban a redonné quelques couleurs au couple exécutif dans les sondages. Les cotes de popularité de Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont gagné respectivement trois et deux points en août, selon le baromètre Ipsos-"Le Point" publié mercredi, avec 41% et 36% d'opinions favorables.
Et le climat semble un peu apaisé dans la majorité. La prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur du projet de fusion Suez-GDF a ôté une épine dans le pied du chef du gouvernement avant la rude bataille qui s'annonce avec la gauche à partir du 7 septembre à l'Assemblée nationale.
Remis en selle par ces bonnes nouvelles, Dominique de Villepin va pouvoir reprendre l'initiative en annonçant quelques mesures dans les jours qui viennent pour favoriser l'égalité des chances, autre priorité de son action.
Jeudi, le Premier ministre confirmera devant les responsables de l'Education nationale réunis avant la rentrée scolaire la création d'une allocation de 200 euros pour les étudiants boursiers qui quittent le domicile de leurs parents. Réponse du gouvernement au mouvement anti-CPE, cette allocation de rentrée universitaire avait été annoncée le 14 juillet par Jacques Chirac. Elle sera toutefois limitée à 50.000 à 100.000 étudiants.
Le gouvernement planche par ailleurs sur le "chèque-transport", annoncé il y a un an pour atténuer les conséquences de la flambée du prix des carburants pour les salariés. Une prime mensuelle de 30 euros pourra être versée à partir du 1er janvier par les entreprises, selon "Le Parisien-Aujourd'hui".
Malgré ces mesures nouvelles, il n'est pas question de lâcher les cordons de la bourse avant les élections, assure Matignon. Le budget 2007, dont les derniers arbitrages seront rendus la semaine prochaine, donnera la priorité au désendettement.
Dans un autre registre, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a confirmé mercredi que le gouvernement prendra à l'automne une décision définitive concernant l'interdiction de fumer dans les lieux publics, un dossier que Dominique de Villepin avait paru enterrer au printemps.
En dépit de cette sérénité affichée, la situation politique de Dominique de Villepin n'a rien à voir avec celle qui était la sienne il y a un an, lorsqu'il apparaissait comme un rival potentiel du ministre de l'Intérieur et président de l'UMP Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. Mais il ne semble pas avoir renoncé. "Villepin est en attente", observe dans "Le Figaro" le ministre délégué à la Recherche François Goulard.