«Je crains que Sarkozy ne finisse par braquer les gens»

Publié le par rezeid

Loin d'être acquis à une candidature du patron de l'UMP, les sympathisants de droite sont divisés.
A droite aussi, Nicolas Sarkozy inquiète. S'il bénéficie toujours du large soutien de son électorat, le ministre de l'Intérieur est loin d'y faire l'unanimité. Les sympathisants UMP sont partagés : beaucoup continuent de défendre coûte que coûte leur candidat contre les «sournoises attaques» de la Chiraquie, mais certains commencent à s'inquiéter de l'incapacité du ministre de l'Intérieur à rassembler son camp. D'autres confient même qu'ils n'y croient déjà plus. Bernard Langeois, 45 ans, n'est pas loin d'avoir rejoint cette dernière catégorie . «Comme il pense avoir tous les militants derrière lui, Sarkozy s'y croit déjà», s'agace ce commerçant de Sanary-sur-Mer (Var), UMP «tendance RPR» . Selon lui, le patron de l'UMP doit encore apprendre à «s'ouvrir aux idées des autres» .  Il doit être «le candidat de la diversité des idées de droite et non pas un poids lourd qui étouffe le débat» .
«Trop nerveux». Babette, 40 ans, directrice d'une PME, renchérit : «Sarkozy n'a pas le monopole de l'UMP. On le sent tellement prêt à écraser mère et grand-mère qu'il en devient inquiétant !» Elle lui préfère Michèle Alliot-Marie, parce qu' «on ne la sent pas bouffée à ce point par le pouvoir» . Babette n'a toujours pas digéré le forcing de Sarkozy pour obtenir la démission d'Alain Genestar, ex-directeur de la rédaction de Paris Match viré pour avoir laissé passer une une présentant Cécilia Sarkozy avec un autre que Nicolas : «C'est lui qui a introduit ce côté people en politique quand ça l'arrangeait.» 
Caroline, 52 ans, employée administrative à Bordeaux, se dit, elle, «plutôt de centre droit» . Raison pour laquelle elle ne se sent «pas prête à voter pour Sarkozy, car il frise l'extrême droite, en particulier dans ses propos sur les banlieues» . Elle trouve le patron de l'UMP «trop nerveux, trop agressif» et conclut qu'il n'a pas «la stature d'un président» . Faute de mieux, à droite, Caroline votera «sans doute Bayrou» .
Maïté, 54 ans, infirmière bordelaise, se range plutôt, elle, dans la catégorie des sarkozystes angoissés : «J'ai toujours voté à droite, par tradition. S'il y a une chose que je reconnais à Sarkozy, c'est sa volonté de faire changer les choses. Mais je reste dubitative sur la méthode. Il fait trop de provocation. Certes, il assène des vérités, mais n'a pas toujours l'art et la manière. Les émeutes l'an dernier en sont un exemple. Je crains qu'il ne finisse par braquer les gens.» Son mari, Jean-Claude, 58 ans, retraité, n'a pas ce genre d'états d'âme : «Si on veut réformer, il faut savoir passer en force. C'est le seul à droite qui ait le punch et les convictions pour rassembler. Les autres sont des mous.» 
«Flingueurs». Jean-Baptiste, étudiant de 23 ans, demeure, lui, un sarkozyste hésitant : «Pour le moment, je suis dans une phase d'écoute attentive. J'ai plutôt un a priori positif, mais j'ai aussi envie de comparer. Je trouve qu'on voit beaucoup sa capacité à faire respecter l'ordre. Ça me paraît important, et manifestement on peut lui faire confiance sur ce point. Mais tout ne doit pas tourner autour de ça non plus. Les gens pourraient se lasser.» 
L'ordre, c'est justement ce que Grégoire, Toulousain de 19 ans, réclame au sein de la droite. Il se dit «très inquiet de ces tontons flingueurs de la droite qui menacent l'élection de Nicolas.» Etudiant en sciences, il se demande en outre si, son champion, « trop haut trop tôt dans les sondages», n'a pas dévoré tout son pain blanc tandis que «Ségolène mangeait du pain noir pendant les primaires socialistes» . Grégoire ne désespère pas encore tout à fait mais il broie du noir : «J'y crois encore un peu aujourd'hui, mais c'est comme un rêve en train de se dissiper», dit-il.
«Ligoté». Si le doute gagne du terrain parmi les sympathisants UMP, il ne va pas jusqu'à ébranler la base sarkozyste, campée dans ses certitudes. Christine, 46 ans, employée de bureau, n'est «pas perturbée du tout» par la concurrence : «Michèle Alliot-Marie n'a pas le charisme pour l'emporter à l'UMP comme Ségolène l'a fait au PS. Villepin est ligoté par sa charge de Premier ministre. Donc je ne crains rien pour Nicolas Sarkozy.» Les attaques des chiraquiens sont «des coups d'épée dans l'eau. Ça ne peut rien changer.» Christine est toutefois sûre que ce vilain «petit jeu, même pas dangereux, n'existerait pas si l'UMP avait organisé des primaires comme le PS». De Chirac, elle ne veut plus entendre parler. Gérard, 61 ans, est plus clair encore : «Quitte à faire une connerie», si Chirac se présente, il votera Le Pen ! Daniel, franco-israélien de 54 ans, n'imagine pas une seconde cette situation. Pour cet artisan qui n'a pas voté depuis 1981 (il avait, alors, fait une incursion «exceptionnelle» dans le camp socialiste), la grande force de Sarkozy reste sa capacité à capter l'électorat de l'extrême droite : «Quand il reproche aux juges de ne pas condamner les petits voyous, ça dérange mais il a raison. C'est une position pas très éloignée de Le Pen. Et c'est comme ça qu'il va lui piquer des voix.» 

Publié dans Divers

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V
Et oui espérons que la majorité des adhérents UMP ouvriront les yeux, ce ne sont pas nos valeurs et Sarkozy divise plus qu'il ne rassemble !!!
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