M. de Villepin esquisse le chemin d'une croissance plus forte
"Si nous voulons franchir de nouvelles étapes, nous avons besoin de choix poursuivis sur le long terme, pendant dix ans, pendant quinze ans. Une croissance de 3 %, un taux de chômage de 6 % et une dette publique ramenée à 55 % du PIB à l'horizon 2012, ce sont des objectifs qui doivent être aujourd'hui partagés par tous", a assuré M. de Villepin, comme s'il laissait une feuille de route à son successeur.
Le chef du gouvernement a exprimé sa conviction que la France peut passer de 2 % à 3 % de croissance sans remettre en cause son modèle social ni se sentir obligée de ressembler aux Anglo-saxons. Pour développer le volume d'emplois, notoirement insuffisant, et soutenir l'innovation, M. de Villepin a avancé plusieurs mesures d'une facture classique, comme la fusion de l'ANPE et l'Unedic (également défendue par Nicolas Sarkozy), une meilleure indemnisation des jeunes au chômage, un système de formation plus adapté aux personnes peu ou pas qualifiées.
Plus novatrice, en revanche, est la demande qu'il a formulée à l'Insee de "mettre à la disposition de tous les Français 2 ou 3 indicateurs qui ne soient pas seulement des indicateurs de croissance mais également des indicateurs de progrès durable" tenant compte des composantes sociales de l'activité économique.
L'idée d'un "Small Business Act" à la française, réservant une part des marchés publics aux PME, fait aussi son chemin. A charge pour le prochain gouvernement de la défendre au niveau européen et à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Lundi, Matignon insistait sur la convergence de vues entre le premier ministre et le prix Nobel d'économie américain Edmund Phelps. Ce dernier a ouvert la conférence sur la croissance, en compagnie de l'économiste en chef de l'OCDE, Jean-Philippe Cotis. Et en faisant valoir que la faiblesse de la croissance française n'est pas due à notre modèle social, mais à la place insuffisante faite, dans notre pays, aux nouveaux entrants : les jeunes et les entreprises innovantes.