Chirac silencieux, l'Elysée s'active en sous-main

Publié le par rezeid

Jacques Chirac est resté silencieux depuis lundi sur le CPE, mais l'Elysée s'active en sous-main pour accélérer une issue à la crise et multiplie les réunions avec les services du Premier ministre.

"L'Elysée et Matignon travaillent ensemble dans une parfaite convergence, particulièrement sur un sujet d'une aussi grande importance que l'emploi des jeunes", indiquait jeudi l'entourage de Jacques Chirac.

Ainsi, deux des proches collaborateurs du chef de l'Etat, le secrétaire général de l'Elysée Frédéric Salat-Baroux et la conseillère sociale du président, Marie-Claire Carrère-Gée, se sont rendus mercredi à Matignon. Certes, comme l'assure l'entourage de Jacques Chirac, "les réunions entre les deux maisons sont régulières sur tous les sujets".

Mais M. Salat-Baroux était également présent à la réunion organisée mardi soir à Matignon par Dominique de Villepin et les parlementaires UMP, témoignage de l'omniprésence de la présidence sur le dossier du CPE. De son côté, le président de l'UDF François Bayrou s'est dit jeudi "absolument sûr" que Jacques Chirac est intervenu pour obtenir des "inflexions" du Premier ministre, alors que les mouvements étudiants et lycéens ne faiblissent pas.

Mardi, M. de Villepin avait exclu toute hypothèse de "retrait", de "suspension" ou de "dénaturation" du contrat première embauche. Mercredi, il a proposé aux organisations syndicales des discussions "sans a priori". Et jeudi, Matignon a confirmé que le Premier ministre avait invité les leaders syndicaux à une rencontre autour du CPE. Selon le président de l'UDF, "on voit la patte (de Jacques Chirac) dans les inflexions ou les changements d'orientation" du gouvernement. "Je suis absolument sûr que le président de la République, qui est d'ailleurs dans sa responsabilité en le faisant, a dit: +cela suffit, on ne peut pas continuer à prendre des risques+".

Dans son livre "La tragédie du président", le journaliste Franz-Olivier Giesbert décrit Jacques Chirac comme particulièrement sensible aux mouvements de la jeunesse depuis l'affaire Malik Oussekine, dont il pense, selon l'auteur, qu'elle lui a coûté son élection à la présidentielle de 1988. Le 6 décembre 1986, lors d'une manifestation estudiantine contre le projet de réforme universitaire Devaquet, ce jeune avait succombé après avoir été frappé par des motocyclistes de la police. Jacques Chirac, alors Premier ministre, avait retiré le projet.

"Le président de la République veille à ce que le gouvernement conduise une action déterminée contre le chômage, mais est aussi particulièrement attentif aux interrogations qui s'expriment", a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. Dans sa dernière intervention publique sur le CPE lundi, la quatrième en moins d'une semaine, Jacques Chirac avait réitéré son appel aux partenaires sociaux pour ouvrir le plus rapidement possible le dialogue.

"L'enjeu des jours qui viennent, c'est d'ouvrir un dialogue constructif et confiant qui peut permettre d'améliorer le Contrat première embauche", avait souligné Jacques Chirac, jugeant que les inquiétudes "légitimes" suscitées par le CPE "ne doivent pas conduire à ne rien faire face au chômage des jeunes, ce qui est un risque".

Publié dans Jacques CHIRAC-DDV

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