Jacques Chirac et Dominique de Villepin assisteront jeudi à l'office en mémoire d'Ilan Halimi

Publié le par rezeid

 Jacques Chirac se rendra jeudi soir à la synagogue de la rue de la Victoire à Paris pour assister à l'office célébré en mémoire d'Ilan Halimi, a annoncé mercredi l'Elysée. Le Premier ministre Dominique de Villepin assistera également à la cérémonie.
Avant cette annonce, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé avait précisé à l'issue du Conseil des ministres que le président et le gouvernement s'associeraient "d'une façon ou d'une autre" aux hommages rendus à la mémoire du jeune homme.
Une réponse implicite à l'appel de la LICRA, qui avait demandé la veille au chef de l'Etat de participer à la grande manifestation prévue dimanche à Paris contre le "racisme et l'antisémitisme" après la décision de la justice de retenir l'hypothèse d'un crime antisémite dans l'enquête sur la mort du jeune Ilan Halimi.
Dans la soirée, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a annoncé dans un communiqué qu'il participerait dimanche à cette marche silencieuse, pour "manifester la solidarité du gouvernement avec tous ceux qui se mobilisent pour la défense des valeurs républicaines et contre la barbarie".
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) avait écrit au président de la République pour lui demander, "à l'instar de son prédécesseur lors des événements de Carpentras", de prendre la tête du cortège accompagné des ministres de la République.
Quatre jours après la découverte de profanations dans le cimetière juif de Carpentras, François Mitterrand avait en effet participé à la grande manifestation organisée par le CRIF le 14 mai 1990 à Paris.
Le porte-parole du Parti socialiste Julien Dray a annoncé mercredi que son parti s'associait à l'appel à manifester dimanche et appelait "l'ensemble des Françaises et des Français à se joindre au cortège afin d'exprimer leur émotion et leurs protestations après ce crime odieux".
Le Parti communiste a également fait savoir qu'il serait présent à la manifestation.
Le député socialiste Manuel Valls notait mercredi dans les couloirs de l'Assemblée qu"'il est normal, il est logique que l'ensemble des responsables politiques, et évidemment le chef de l'Etat, fassent les gestes nécessaires vis-à-vis de la famille et vis-à-vis aussi de la communauté juive qui est émue et qui est inquiète".
Le grand rabbin de France Joseph Sitruk a jugé au micro de France-2 que "le président a pris en compte l'émotion de la communauté, la gravité de l'événement pour toute notre société".
Le cortège de dimanche, organisé à l'initiative de la LICRA et de SOS Racisme devrait relier à partir de 15h la place de la République à la place de la Nation via le boulevard Voltaire, où travaillait la victime. La Ligue des droits l'Homme (LDH) a décidé mercredi de se joindre à cette manifestation "au vu des éléments dont elle dispose".
Ilan Halimi, jeune homme de 23 ans, domicilié à Paris, a été retrouvé menotté et nu le 13 février près de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Il est décédé lors de son transfert à l'hôpital. Enlevé le 21 janvier après un rendez-vous avec une jeune femme, il avait été séquestré et torturé par un gang à Bagneux (Hauts-de-Seine). Sa famille avait reçu de nombreuses demandes de rançon.
L'hypothèse d'un mobile antisémite, pourtant écartée par le parquet vendredi, a été retenue par la juge d'instruction lors de la mise en examen lundi soir de six de sept suspects. La circonstance aggravante d'antisémitisme peut toutefois ne pas être retenue à l'issue de l'instruction, selon des sources judiciaires.
Interrogé sur d'éventuelles violences communautaristes que pourrait déclencher ce drame, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Roger Cukierman a appelé mercredi "au sang-froid de tous les gens de la communauté". "A partir du moment où la police et la justice reconnaissent la vérité (...) à partir du moment où on reconnaît que c'est un acte antisémite, on peut faire confiance à la police et à la justice pour faire oeuvre de justice", a-t-il expliqué mercredi à l'Associated Press.
De son côté, le recteur de l'Institut musulman de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur a condamné mercredi dans un communiqué "ce crime avec la plus grande fermeté, d'autant plus que sont évoquées de possibles motivations antisémites".

Publié dans Divers

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