Villepin ne cédera pas!

Publié le par rezeid

Dominique de Villepin s'est refusé à retirer le contrat première embauche lors de la réunion avec les dirigeants des cinq confédérations syndicales, mais a proposé de les revoir "la semaine prochaine".

Aucun rendez-vous n'a cependant été fixé, ont indiqué à la presse les cinq leaders syndicaux après plus d'une heure de réunion, en confirmant leur appel à une nouvelle journée de grèves et de manifestations mardi prochain.

"Pour l'instant, on n'a pas convaincu le Premier ministre que la seule réponse attendue et adaptée à la situation c'était de retirer le CPE", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

"Le rendez-vous important maintenant, ça va être l'ampleur de la mobilisation mardi", a-t-il ajouté.

Les syndicats ont en revanche obtenu que le Premier ministre invite dès samedi midi les représentants des organisations étudiantes et lycéennes.

Ces derniers ont convenu de se concerter pour "adopter une démarche commune", a indiqué à Reuters le président de l'Union nationale lycéenne (UNL), Karl Stoeckel.

Matignon avait initialement prévu de recevoir les seules organisations étudiantes lundi matin.

L'union syndicale Solidaires, membre de l'intersyndicale anti-CPE, a fait savoir qu'elle serait reçue lundi à 10 heures par les ministres chargés de l'Emploi, Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher.

Solidaires regroupe notamment les syndicats Sud.

Vendredi en fin d'après-midi, la douzième organisation de l'intersyndicale, la FSU, majoritaire à l'Education nationale, n'avait "rien reçu du tout", selon son secrétaire général Gérard Aschieri.

CHIRAC "MALADROIT"

"On a tous essayé de faire comprendre au Premier ministre que nous étions tous prêts à ouvrir des négociations à condition, bien évidemment, qu'il ne nous impose pas le CPE", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, en quittant Matignon.

"On lui a bien expliqué la situation dans laquelle on était, on a l'impression qu'il ne la comprend pas", a-t-il ajouté.

"On est tombé devant un gouvernement qui, pour le moment, refuse cette démarche-là et nous donne rendez-vous après mardi. Autrement dit, il nous demande de bien organiser nos manifestations."

"On n'est pas devant une question juridique, on est devant une situation de crise. A partir de là, si on veut que la crise s'apaise, ça suppose le retrait du CPE", a renchéri Jean-Claude Mailly, au nom de Force ouvrière.

"Ce n'est pas le retrait du CPE qui pose problème, c'est le refus du retrait. Si le Premier ministre acceptait dans les jours à venir de retirer le CPE, on viendrait discuter et négocier dès le lendemain."

Dans une brève allocution, Dominique de Villepin a par la suite parlé d'une rencontre "importante" qui constituait "une première étape".

"Ensemble, nous devons réussir à trouver des solutions constructives pour répondre aux inquiétudes réelles des jeunes, notamment sur le contrat première embauche."

Le chef du gouvernement a précisé qu'il demandait aux ministres du pôle social, Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher, de "poursuivre les discussions avec les syndicats, avant de nous retrouver la semaine prochaine".

Les leaders syndicaux ont jugé "à contre-courant" la déclaration du président Jacques Chirac qui, de Bruxelles deux heures avant la rencontre de Matignon, avait rappelé que la loi créant le CPE devait être "appliquée".

"C'est un peu compliqué de s'y retrouver entre les déclarations des uns et des autres", a commenté Jean-Claude Mailly.

"Je crains que ce ne soit une déclaration très maladroite qui nous mette dans une situation difficile pour dialoguer", a de même estimé François Chérèque.

Publié dans Divers

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