Dominique de Villepin à la Réunion, meurtrie par le chikungunya

Publié le par rezeid

 Dominique de Villepin entame jeudi une visite de 36 heures à la Réunion, meurtrie par l'épidémie de chikungunya et les conséquences économiques de cette crise sanitaire.

Lors de son premier déplacement sur l'île, en février, le Premier ministre s'était engagé à revenir dans trois mois "pour vérifier l'efficacité des actions engagées" après avoir annoncé un plan d'action destiné à enrayer l'épidémie, à soutenir l'économie locale et à financer la recherche.

Dominique de Villepin, au plus haut dans les sondages, était alors sur orbite pour la présidentielle de 2007. C'est un chef de gouvernement considérablement affaibli par l'échec du CPE et l'affaire Clearstream qui revient à la rencontre des Réunionnais.

La situation sanitaire s'est nettement améliorée sur l'île, où 256.000 Réunionnais - un habitant sur trois - ont été touchés par la maladie « de l'homme courbé ».

Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires est en forte régression et devrait baisser encore avec l'arrivée de l'hiver austral, qui freine la prolifération du moustique vecteur de la maladie.

Mais les 1.500 cas enregistrés pendant la première semaine de mai, dernier chiffre connu, correspondent encore à une situation épidémique.

Le Premier ministre devrait renouveler les appels à la prévention contre les piqûres d'Ædes albopictus, jeudi matin lors d'une allocution prévue à Saint-Denis, alors que l'Etat s'apprête à engager une nouvelle phase de démoustication de l'île.

Si la plupart des malades touchés par le chikungunya sont aujourd'hui guéris ou convalescents, il n'en va pas de même pour le secteur touristique, qui subit à retardement les effets de l'épidémie. Depuis le mois de mars, les touristes se détournent de l'île française de l'océan Indien et la chute de la fréquentation est estimée à 55% dans les principaux hôtels.

Sur les 60 millions d'euros d'aides mises à la disposition des entreprises en difficulté par le gouvernement, moins de 3 millions ont à ce jour été consommés.

Les milieux économiques critiquent un dispositif élaboré « sans tenir compte des spécificités locales », selon Jean-Paul Bordier, président du Club de la grande hôtellerie de la Réunion. Les groupes présents dans le secteur (Accor, Bourbon) en sont exclus au nom de la réglementation européenne et les petites entreprises ont du mal à présenter des dossiers conformes. Dans une note adressée à Matignon, la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Réunion demande de réaffecter une partie des aides prévues « à la relance de la destination ».

Sur le plan scientifique, la Réunion attend la mise en place effective d'un centre de recherches sur les maladies émergentes, promise par Dominique de Villepin fin février. Encore mal connu, le virus du chikungunya, d'abord présenté comme non mortel, a pu contribuer au décès de plus de 200 personnes, essentiellement âgées et souffrant d'autres affections.

Trois ministres accompagnent le Premier ministre dans sa visite : Xavier Bertand (Santé), François Baroin (Outre-mer) et François Goulard (Enseignement supérieur et Recherche). Dominique de Villepin terminera vendredi après-midi son voyage dans l'océan Indien par une escale à Mayotte, où le chikungunya a frappé un quart de la population depuis le début de l'année.

Publié dans Divers

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