Villepin veut supprimer toutes les charges sociales des petites entreprises au niveau du SMIC
Le gouvernement veut "aller vers la suppression de toute charge au niveau du SMIC pour les entreprises de moins de 20 salariés", déclare Dominique de Villepin dans un entretien publié jeudi dans "L'Express".
"C'est un moyen supplémentaire, après le contrat nouvelles embauches (CNE), après les baisses de charges qui ont déjà été engagées, de favoriser les embauches dans les petites entreprises, où les gisements d'emploi sont les plus importants", explique le Premier ministre.
Jacques Chirac avait demandé en janvier 2005 au gouvernement de supprimer en trois ans les charges sociales pour les entreprises au niveau du SMIC.
A la veille de sa conférence de presse mensuelle à Troyes (Aube), où il doit présenter la troisième étape de son plan pour l'emploi, le Premier ministre explique qu'il veut favoriser le développement des services à la personne pour accentuer la baisse du chômage.
Le deuxième axe sera "un effort spécifique pour ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, en particulier les chômeurs de longue durée de plus de 50 ans et les jeunes non qualifiés".
Des "groupes solidarité-emploi" rassemblant le service public de l'emploi et les élus locaux seront mis en place dans les zones urbaines sensibles pour "aller à la rencontre" des jeunes au chômage "et leur trouver un emploi". Ces groupes "auront une feuille de route et une obligation de résultats", assure le Premier ministre. Le taux de chômage des jeunes atteint près de 40% dans les quartiers sensibles.
Le gouvernement Villepin présente jeudi de nouvelles mesures pour l'emploi
Dominique de Villepin entend agir jusqu'au bout malgré la campagne présidentielle. Après les mesures pour le pouvoir d'achat, le gouvernement présentera jeudi la troisième étape de son plan pour l'emploi lors de la conférence de presse mensuelle du Premier ministre, délocalisée à Troyes (Aube).
De nouveaux allègements de charges pour les PME et des mesures pour les catégories les plus éloignées de l'emploi -jeunes et chômeurs de longue durée- sont à l'ordre du jour.
Lors de cette conférence de presse de rentrée, précédée d'un séminaire gouvernemental en présence de l'ensemble des ministres, le Premier ministre sera d'abord attendu sur l'emploi, priorité absolue de son action depuis 15 mois.
Les chiffres mensuels du chômage, publiés mercredi soir, devaient confirmer la décrue enregistrée depuis février 2005. Mais les différentes catégories de chômeurs profitent inégalement de la baisse.
Le Premier ministre promet donc dans un entretien publié jeudi par "L'Express" un "effort spécifique pour ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi, en particulier les chômeurs de longue durée de plus de 50 ans et les jeunes non qualifiés".
Les mesures ont été arbitrées mercredi par Jacques Chirac lors d'un conseil restreint à l'Elysée.
Afin de lutter contre les discriminations à l'embauche dont sont victimes les jeunes des quartiers sensibles, des "groupes solidarité-emploi" rassemblant le service public de l'emploi et les élus locaux seront mis en place pour aller à la rencontre des jeunes et leur trouver un emploi, précise le Premier ministre dans "L'Express". Le taux de chômage des jeunes atteint près de 40% dans les quartiers sensibles.
Les jeunes en Civis (Contrats d'insertion dans la vie sociale) vont par ailleurs bénéficier d'aides à la recherche d'emploi.
Deuxième cible, les chômeurs de très longue durée. Selon "Le Monde", l'Etat va prendre en charge 100% des contrats d'avenir concernant les chômeurs bénéficiant de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS) depuis deux ans. Les aides à la création d'entreprise par les chômeurs vont être dopées.
Le gouvernement veut aussi inciter les petites entreprises à créer davantage d'emplois. Il s'agit d"'aller vers la suppression de toute charge au niveau du SMIC pour les entreprises de moins de 20 salariés", explique M. de Villepin. Jacques Chirac avait demandé en janvier 2005 au gouvernement de supprimer en trois ans les charges sociales pour les entreprises au niveau du SMIC.
Avec ces mesures, Dominique de Villepin entend combler le "décalage" entre les bons chiffres annoncés en matière d'emploi et de croissance et la perception qu'en ont les Français. Et préserver les chances de la majorité de l'emporter dans huit mois à la présidentielle.
Cette troisième étape du plan pour l'emploi, après la création du contrat nouvelles embauches (CNE) et l'échec cuisant du contrat première embauche (CPE), sera présentée par le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo.
Car le deuxième maître-mot, avec l'action, sera la collégialité. Changeant ses habitudes, le Premier ministre se contentera d'un bref propos liminaire sur la philosophie de son action pour laisser ensuite la parole aux principaux ministres. Outre M. Borloo, Nicolas Sarkozy (Intérieur), Thierry Breton (Economie), Michèle Alliot-Marie (Défense) et Philippe Douste-Blazy (Affaires étrangères) prendront tour à tour la parole.
Alors que les relations entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ont semblé s'apaiser pendant l'été, avec la prise de position du ministre de l'Intérieur en faveur de la fusion GDF-Suez, le Premier ministre veut mettre en scène cette entente apparemment retrouvée, pour l'opposer à la situation qui règne au PS.
Le lieu choisi, Troyes, est à cet égard symbolique puisqu'il s'agit du fief du ministre de l'Outre-mer François Baroin, chiraquien fidèle tout en étant "sarko-compatible".
Les deux hommes repartiront cependant chacun de leur côté, Nicolas Sarkozy étant attendu dès 12h30 à l'université d'été du MEDEF à Jouy-en-Josas (Yvelines).